Un urbanisme éco-responsable ??
Années soixante : l’humanité prend conscience qu’elle vit dans un monde fini aux ressources limitées.
1972 : la première conférence internationale de Stockholm sur l’environnement apparaît comme le symbole de cette prise de conscience.
1987 : le rapport « Bruntland » défini le développement durable comme « une avancé sociale, économique et politique, qui répond aux besoins présents, sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leur propre développement ».
Le développement durable est un cadre incontournable de la pratique architecturale contemporaine, mais également, du projet urbain qui ne peut faire abstraction de cet enjeu. La compréhension de la ville, de sa pérennité, des conditions harmonieuses et de son évolution, sont au cœur de la qualité de vie des citadins d’aujourd’hui et de demain. L’intégration des préoccupations environnementales influence les habitudes des métiers de la création impliquant de ce fait une approche professionnelle multidisciplinaire.
L’architecture et l’urbanisme d’aujourd’hui et de demain ne peut être la même qu’hier. L’activité du bâtiment est un domaine où le contrôle des énergies est vital pour la préservation de notre planète. C’est par un raisonnement en amont et avec la volonté de vouloir changer les choses qu’architectes et urbanistes pourront réinventer la construction de demain.
Le projet urbain est la synergie d’un assemblage d’éléments devant être le garant d’un projet en harmonie avec son environnement. Pourquoi le terme « harmonie » ? Car il est impensable d’imaginer un urbanisme éco-responsable en mettant simplement bout à bout les éléments qui le constitue sans se soucier de l’impact qu’ils auront à la fois sur les citadins et l’environnement. Ces éléments ne doivent pas être associés mais doivent interagir entre eux. L’urbanisme éco-responsable n’a aucun sens sans l’architecture qui la compose. C’est pourquoi, l’urbanisme ne peut exister sans une architecture maîtrisée par ses acteurs.
Penser un projet urbain éco-responsable, c’est chercher à développer des modes de transport à faible consommation d’énergie, accessibles à tous. Dans un monde aux ressources limitées, le controle du trafic automobile apparaît comme vitale. Pour ce faire les urbanistes et architectes doivent favoriser les transports collectifs et les modes de proximité – marche et vélo. Militons également pour des solutions simples comme le covoiturage ou le parking relais.
Pensez un projet urbain éco-responsable c’est ne pas oublier que la Terre est constituée de faune et de flore indispensables à un bon équilibre environnemental et sociétal. Prenons à cœur cette nécessité ! Le végétal dans le paysage urbain est nécessaire à l’amélioration de la biodiversité, et à la diminution de la pollution atmosphérique.
Pensez un projet urbain éco-responsable c’est réfléchir à la consommation foncière qu’il engendre. Il est aujourd’hui question du problème généré par l’étalement urbain et le gaspillage territorial. Nommé également périurbanisation, c’est un processus qui résulte de l’aspiration sociale à de faibles densités bâties, c’est à dire la volonté pour une grande part de la population de posséder sa propre maison individuelle. La ville dispersée est une réalité qui pose la question de sa pérennité. Il est également une entrave au développement durable. Selon l’Institut Français de l’environnement (IFEN), 60 000 hectares de terres végétales disparaissent chaque année en France sous l’impact de l’urbanisation non contrôlée. Il engendre également un appauvrissement du biotope et de la biodiversité, essentiels à notre environnement. L’enjeu est donc d’arrêter cet éparpillement en redensifiant les zones déjà urbanisées. Cela passera par l’habilité des architectes et urbanistes à créer ou aménager un tissu urbain cohérent avec son environnement. Soulignons également la nécessité pour les architectes et urbanistes de réfléchir à une vraie démarche sociale afin de garantir aux citoyens de bonnes conditions de vie au cœur des villes. Enfin, concernant cette lutte pour réguler la consommation d’espace, le projet urbain doit s’orienter vers de nouvelles stratégies telles que la rénovation, la requalification et les nouvelles typologies urbaines tendant à être plus collectives, hybrides et complémentaire (maison en bande, habitat groupé).
Rationaliser la consommation d’énergie au niveau urbain nécessite une véritable cohérence entre Architecture et Urbanisme. L’architecture et l’urbanisme éco-responsable ne peut se réduire à une simple question d’arbitrages techniques ni même à un seul débat de normes. Cette réflexion se pose en complément des interrogations fondamentales que chaque architecte et urbaniste se pose, et touche à l’essence même d’un projet, en l’occurrence créer des conditions de vie à la fois harmonieuses et durables, et perpétuellement centrées sur l’intérêt humain.
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