OPTIMISER POUR MIEUX CONSOMMER

La surconsommation comme symptôme de l’étalement urbain.

Synonyme pour certains de croissance et de développement économique, la surconsommation est un enjeu majeur de notre société. Si les médias évoquent souvent la mauvaise répartition des richesses au sein de notre planète, ils évoquent plus rarement la répartition de la consommation dite per capita (par tête), or, celle-ci est à l’origine d’une pression excessive sur l’environnement et de facto génère de nombreuses inégalités.

Tout d’abord, il est important de se rendre compte que le développement démographique est un facteur d’aggravation mais ne justifie que très partiellement la croissance de la consommation. En effet, le taux de fécondité mondiale a très largement diminué : si en 1950 le taux était en moyenne de 5 enfants par femme, il est aujourd’hui de 2.5 enfants par femmes et va continuer de chuter. Les modélisations indiquent que nous devrions atteindre un plateau de 10 Milliards d’habitants en 2100.
L’évolution de la population mondiale devrait donc se ralentir, et pourtant, c’est tout le contraire de la production économique. Ainsi, la course à la croissance économique vise à la hausse le revenu par habitant et cherche donc à développer le « permis de consommer » 1. Il n’est donc pas étonnant de lire qu’aujourd’hui nous consommons trois fois plus que dans les années 60.

Cette surconsommation qui s’avère être désastreuses écologiquement est d’autant plus dangereuse qu’elle touche tous les domaines. C’est en tant qu’agence d’architecture que Surprise s’intéresse particulièrement à la consommation d’espace et cherche à faire un travail de sensibilisation.
Nous pensons que chacun peut agir sur son mode de vie en réfléchissant à sa façon d’utiliser l’espace. Il faut prendre conscience que nous habitons le vide et qu’en organisant celui-ci, on peut optimiser l’espace tout en limitant sa consommation. L’image à laquelle on pourrait se raccrocher est celle d’un tangram, puzzle chinois inversé ; des pièces disséminées dans l’espace sont regroupées pour former un élément de base optimal.

Cette façon de penser est également très présente au Japon qui, à travers son architecture, s’appuie sur des notions tel que l’intégration du vide, l’intelligence de la forme et l’ergonomie. Celle-ci pose la question de la nécessité d’espace : par exemple, as ton besoin d’une chambre de 20m2 quand 4m2 suffisent pour dormir ? Oui, la chambre de 4m2 implique une manière complètement différente de vivre l’espace, mais re-questionne clairement notre consommation d’espace. Comme toutes les questions environnementales, gardons en tête que c’est via de nouvelles habitudes et grâce à un nouveau langage que nous saurons répondre aux besoins de demain.


1 FREDERIC Julien, Le vrai risque pour l’avenir : la surconsommation, Le Monde, article du 01/11/2011

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